Les canyons pourpres... Vaste étendue de roches rouges s'étendant à pertes de vue... D'un côté, la civilisation de Desperado Clooney, ultime rempart de l'ordre dans une région à la criminalité importante, et de l'autre côté de cette nature implacable la nation des Furzy... Cette endroit était le lieu de toutes les escarmouches possibles, et surement le dernier endroit où de nobles mages iraient mettre les pattes pour leurs vacances. C'est pourtant là qu'on avait le plus besoin de notre aide, ironique non...?

La magie pouvait tellement aider les gens de cette région; une puissance de la nature capable d'aider ceux qui subissent le jougs de brigands et fanatiques raciaux. C'était la principale raison qui rendait mes opérations ici plus importantes qu'ailleurs : je n'usais pas de la magie pour imposer ma force et mes convictions, et rétablissais l'équilibre des chances pour ceux qui en sont privés.

Roarland Yard avait retrouvé les traces de Gravisky le Fossoyeur... Cet enfoiré m'avait déjà échappé une fois, et depuis c'était un véritable fantôme; mais j'avais prit soin de lui laisser de belles brûlures... Hum, j'étais impatient de voir ce qu'elles donnaient plusieurs années après. Mais bon, cet enfoiré n'en avait plus pour longtemps : ses dernières exactions avaient été remarqués et avaient permit de le retrouver. Ou tout du moins de le localiser. Les Canyons Pourpres... Quel meilleur moyen que de se cacher non pas dans la zone la plus inaccessible du monde, où tout le monde cherche en premier, mais plutôt dans le lieu où personne n'irait mettre les pieds. En tout cas, aucun mage qui aurait trop peur de croiser le chemin des Furzy.

Mais j'avais mené ma petite enquête, un peu hors de celles menées par Roarland Yard : non pas que je les prenais pour des incapables, mais plutôt qu'il était au contraire plus intéressant de penser à ce que les forces de l'ordre ne penseraient pas. Enfin ça ne les empêcher par d'agir comme des manches la plupart du temps. Mais j'avais mon plan pour piéger Gravisky, ou en tout cas le plus probable : fouiller les Canyons seraient une perte de temps monumental, en plus de s'aventurer potentiellement dans un territoire piéger si on avait la "chance" de trouver sa planque.

Dans un petit hameau à l'orée des Canyons Pourpres, dernier bout de civilisation avant la nature implacable, je patientais assis à la terasse d'un Saloon, un chapeau de Cow Boy sur le crâne, le blouson de cuir ouvert sur mon torse, supportant aisément la chaleur intense du désert. Être né dans la savane, ça avait ses avantages finalement... Pas comme une certaine dragonne du nord qui, selon mes contacts, avait passé la frontière hier dans l'après-midi : mes amis ne me contactaient pas à chaque fois qu'un pecnaud passait la frontière avec sa charette, mais une dragonne à la poitrine énorme et une légère tenue de mage, y en avait pas deux... Enfin, si, la fille et sa mère, mais seule la fille était assez impétueuse pour venir faire ses preuves ici...

Contrairement à ce qu'on pouvait attendre, la dragonne avait trouvé le moyen de refaire sa garde robe pour voyager en ces lieux arides et secs. On ne connaissait pas la raison de sa présence mais elle était vétue d'une longue cape en tissu clair et peu coloré. Un capuchon masquait à moitié le visage.
Le climat qui changeait grandement de son habitat naturel la contraignait grandement, notamment dans ses mouvements et déplacements sur une grande distance. Les lieux, le décor, ... ça n'avait rien à voir avec Siberus Polaris.

La dragonne approche du saloon, un des endroits qui pouvait au moins proposer de quoi se rafraichir d'après ses informations. Lorsqu'elle franchit les petites portières de bois séché en passant à coté de Maverick à l'extérieur sans le savoir, le grand classique, un grand silence s'installe et la moitié des occupants s'immobilisèrent pour fixer la nouvelle arrivante comme s'il s'agissait d'un extraterrestre. Vortex ne pouvait imaginer d'autres scénarios plus gênant que ça, le vrai comble. Estomaquée par l'accueil d'une mortelle chaleur fraternelle, elle fut figée pendant une 20aine de secondes jusqu'à ce qu'elle entame ses premiers pas en direction du bar.
Arrivant finalement au comptoir dans un pas excessivement lent et timide, elle répondit enfin :







A ce même moment, ont put alors entendre des éclats de rire qui fusèrent aux quatre coins du saloon, c'était l'humiliation la plus totale. Après une nouvelle 20aine de secondes de solitude, le barman approche et réplique :

J'étais avachis sur ma chaise, le chapeau reposant sur mon regard, patientant doucement que la bonne heure se présente à moi pour agir... J'étais curieux de savoir quand Vortex allait enfin se présenter dans le coin, et elle me surprit en était plus en avant que ce que j'aurais cru! Enfin, au départ, je l'imaginais arriver tard dans la soirée, soit en retard. Les talons de la belle dragonne frappèrent le bois vieilli de la terrasse, alors que de sous mon chapeau j’aperçus les lignes de ses pattes, histoire de m'assurer que c'était bien la dragonne bleue que j'attendais.

L'entrée dans le saloon de la jeune femme distinguée, et clairement pas du coin, provoqua alternativement silence de mort et fous rire moqueurs de la part des paysans du coin. A dire vrai, j'eus un petit rictus à ce moment : non pas que sa question était conne, loin de là, mais c'était son petit ton hésitant, presque enfantin, quand elle posa la question qui provoquait ce rire.

J'ôtais alors le sabot reposé sur la rambarde, et me leva doucement de ma chaise à bascule, avant d'entrer dans le saloon à mon tour, relevant mon chapeau pour pouvoir observer l'assemblée, et le dos de la dragonne au bar aux prises avec le tenancier. Marchant jusque derrière elle, ma main passa par dessus l'épaule de Vortex avant d'aller poser sur le comptoir quelques pièces.







Je fis un signe de l'index au barman de s'approcher de moi, et je fis de même en me penchant à côté de Vortex pour approcher ma bouche de l'oreille du teigneux tenancier... Avec un petit moyen de le faire flancher.









Un tic de rage traversa le sourcils du barman, mais il allait devoir céder si il ne voulait pas se retrouver sans clients pendant un moment... Il prit mon argent avec un geste plein de rage, et posa un verre devant Vortex en lui versant la précieuse eau, alors que je prenais place à côté d'elle, non sans asséner une dernière pique à Jax.

Sa tenue d'un blanc délavé masquait la beauté charnelle qu'elle avait tant l'habitude d'exhiber en publique. De son apparence, on aurait presque dit une grand-mère à moitié courbée sur le comptoir, vêtue de sa cape sale a moitié déchirée. Sans répondre, elle saisit le verre d'eau d'une étrange lenteur sans avoir pensé à tourner le regard vers le barman, ou même Maverick pour le remercier de sa pitié qu'il lui avait offert. En saisissant le verre d'eau, une main bleue abysse avec de cloques et des aspects ridés surgit de la manche. Elle approche le verre toujours dans une lenteur excessive, presque inquiétante. Elle retire sa capuche pour boire, elle laissait révéler un visage presque méconnaissable, on reconnaissait la coiffure, mais les couleurs étaient ternies et la peau écailleuse comme ridée. Elle n'était pas sensible au froid certes, mais le chaud elle devait en baver :






Elle qu'elle commençait à boire tout en fixant son "sauveur", elle commençait à trébucher, mais se rattrape de justesse, cela devait expliquer ses mouvements saccadés à l'entrée. Son corps devait probablement se relâcher après la condition de survie endurée par le voyage dans cet environnement hostile pour son type de corpulence et sa race. Elle avait un visage neutre qui semblait trop fatigué pour exprimer un sentiment, mais elle semblait éprouver un sentiment de remerciement envers Maverick pour son assistance même si elle ne l'appréciait pas du tout. Quoi qu'il en soit, même si on ne connaissait pas la venue de Vortex ici, elle semblait éprouver une joie incommensurable à se retrouver dans l'ombre offerte par le saloon, une sensation agréable qui se traduit par un relâchement brusque de son corps : Elle trébuche à nouveau et cette fois ci tombe au sol, immobile... ... mais elle semblait encore consciente.

Quelques curieux semblaient s'approcher de la dragonne, on aurait peut être penser qu'ils allaient lui porter assistance, mais nul ne l'aident pas à la redresser, ils se contentaient juste de la regarder

Qu'est-ce que je lui avais dit... Ne jamais montré ses faiblesses. Au lieu de cela elle avait décidé de se laisser tomber au sol, avec ce corps défraichit par la chaleur. Ah, ces espèces à la peau incapables de retenir l'eau... N'empêche je n'avais pas imaginé que les effets seraient aussi violent que cela : dommage, en tombant un pan de son manteau était tombé pour révéler une partie de sa plastique couverte. Si ces mâles ne voyaient là qu'un tas de rides, ils seraient étonnés de voir qu'il s'agissait en réalité d'une vraie playmate...

Ces idiots se rassemblaient autour d'elle, alors que je choppais le col de Jax le tenancier avant de "délicatement" lui intimer l'ordre d'apporter une bonne grande cruche d'eau, et d'en préparer une deuxième. Signalant que je paierais bien évidemment, tout en lui faisant miroiter la pire des punitions si il jouait à nouveau son radin, je me mis à genoux à côté de Vortex, et souleva sa tête pour la poser sur ma large cuisse.




La choppe pleine arrivée, je lui fis boire quelques gorgée, mais aussi j'ouvris quelque peu sa tenue sans pour autant que cela soit indécent, histoire de mettre en vue une bonne partie de sa plastique ridée, et j'y versais de l'eau. Si sa peau retenait difficilement l'eau, l'inverse était pareil : elle l'absorbait aisément.

Contre toute attente, Maverick se portait garant pour porter assistance à Vortex qui semblait à ses yeux présenter tout ce qu'il ne fallait pas faire dans ce domaine du monde. Pourtant, il fallait bien faire face pour pouvoir accomplir ses quêtes. Soit elle était inconsciente, soit sa quête devait être d'une haute importance. Alors que Vortex se rétablissait doucement, quelque vagabond dans la salle se mettait à émettre des rires étouffés devant la scène. Certains auraient bien voulu faire plus en pensant presque à voix haute "oh regardez le zèbre qui porte assistance à une nana, la hooooonte", pourtant, juste des rires. L'étalon rayé devait avoir une certaine réputation et un certain respect peut être. Dans tous les cas, Vortex n'avait pas assez de force pour avoir même conscience des moqueries sur elle, mais elle ressentait l'eau arriver, la source de la vie, la restauration, le pouvoir. La couleur de peau se ravive et reprit son éclat bien connu en l'espace d'une minute, mais à ce même moment, elle perdit connaissance, et pour de bon cette fois. Elle avait certainement besoin de ce reposer après toutes ces émotions, encore une scène qui ne devait pas être vue ici d'après les dires de Maverick.

M'est d'avis que ce n'est définitivement pas chez ces bons à rien que je trouverais une quelconque aide d'aucune forme que ce soit... Heureusement Jax faisait bien passer la pilule avec sa promesse de pinte dés ce soir : il pouvait compter sur moi pour le lui rappeler en temps et en heure. Pour le moment, il allait falloir s'occuper de cette loque...

Je passais mais larges bras sous le corps inerte de Vortex pour la soulever, sans vraiment de peines, à mon grand étonnement. Et non je ne ferais pas de blague évident sur le poids d'une jeune femme, j'ai mes limites niveau indélicatesses envers les femmes... A la place, je vous propose une bonne vieille remarque misogyne : avec des seins pareils, je m'attendais à ce qu'elle pèse un peu plus que cela ~

Nous montâmes les escaliers de l'établissement sous les derniers rires moqueurs de l'assemblée d'alcoolique, mon pas lourd résonnant dans le bois d'un son clair, le menant jusqu'à la chambre que j'avais réservé pour mon séjour dans la région. Rien de vraiment clinquant biensûr; un lit, peu de place pour circuler, et une salle d'eau rudimentaire, avec douche commune que Jax faisait payer. Ce serait en tout cas amplement suffisant pour qu'elle se repose. Je la reposais sur le lit grinçant, alors que j'ouvris la petite fenêtre, alors que Jax ouvrit - sans prendre le temps de toquer bien-sûr - afin de déposer la deuxième carafe d'eau que j'avais demandé. Posé sur la table de chevet, ça ferait plaisir à la dragonne quand elle se réveillera...

Et... Hum, j'avais peur qu'elle soit inconsciente pendant trop longtemps : je devais agir ce soir, mais si je la laissais seul, et que ces chiens en bas la voyait dans son corps normal, ça allait faire du vilain... Et sa mère me ferait la peau. Dans un long soupire, je fermais les yeux, alors que je démarrais lentement un mouvement de bascule sur le siège... Dans le même temps, alors que le soleil dardait férocement au travers de la fenêtre ouverte, une ambiance étonnamment fraiche s'installa rapidement dans la chambre. La température diminue rapidement, jusqu'à une température qu'on pourrait croiser en fin d'hivers, voir début d'été.




Le froid était une illusion... N'y voyez pas là une remarque philosophique, mais un fait bien réel. La sensation de froid n’existait pas : la formule exact était le manque de chaleur. Une simple concentration de ma part, et je pouvais aisément repousser la chaleur étouffante sur quelques mètres autour de moi histoire d'installer une ambiance un peu moins étouffante pour elle... Même si ça me donnait quelques frissons pour ma part.

Une chose était certaine, pour un gros dure, il avait du cœur sous cette masse de muscles et ce n'était pas les autres crasseux de la taverne qui aurait daigné bouger le petit doigt. Peut être était ce raison de leur culture ? Après tout, les manières de penser différaient suivant le lieu de vie, l'environnement, les mentalités... mais Vortex n'était pas là pour ça, et... on ne savait toujours pas pourquoi d'ailleurs. La bienveillance de Maverick avait donc tiré d'affaire la dragonne qui n'avait pas encore la force de le remercier. Elle ne savait pas ce qu'il se passait, mais elle le ressentait.

La nuit commençait à tomber, à l'horizon pointait un soleil d'un orange crépusculaire d'une beauté rare qu'on ne pouvait admirer que dans ces contrés. C'est à ce moment que Vortex commençait à ouvrir l'œil. La baisse de température lui permettait ainsi de se remettre d'aplomb. De sa position, les yeux s'ouvrent sur un ventilateur de plafond accentuant la baisse de température agréablement. Vortex avait alors retrouver son éclat d'origine après avoir été abondamment hydratée par l'aide de Maverick. En tournant la tête, elle constate alors son sauveur patientant dans la pièce, elle se redresse lentement mais avec beaucoup moins de difficultés. Les grincements du lit alertaient son réveil :






Sur ses dernières paroles, Vortex affichait pour la première fois un léger sourire amicale, témoignant pour lui un début d'affection. Après tout, il était courageux de sa part d'avoir défié l'humiliation d'une foule autochtone pour pouvoir la sauver d'une grave déshydratation. Elle garde toutefois un certain sérieux dans l'espoir qu'il accepte qu'elle l'accompagne le temps de son voyage dans la région, elle n'était pas assez forte pour faire face à cet environnement d'une sauvage hostilité.

J'étais en partit en train de somnoler, ou en tout cas je devais en avoir l'air à l'extérieur. En réalité, j'étais toujours concentré pour créer cette ambiance plus propice pour la dragonne, même si ça ne me demandait pas trop d'énergie. En tout cas, le petit grincement m'indiquant un mouvement de réveil de la part de Vortex me tira du sommeil, et j'ouvris un œil pour la regarder. Je constatais aussi par la couleur de la lumière entrante que l'heure avançait : aurais-je réellement piqué du nez entre temps? Et ben... je Vieillissais ma parole...

Elle me remerciait, avec honnêteté surement, mais ce n'est pas pour autant qu'elle était claire sur les raisons de sa présence... Ceci étant, elle marquait un point : continuer comme ça et elle se ferait tuer. Par le climat, par les bandits, par la faune locale... Tellement de possibilités qu'elle se fasse trucider que ça pourrait m'aider à m'endormir si je m'amusais à les compter!

Je poussais un long grognement mécontent en me relevant, buvant un peu de l'eau qu'elle avait daigné me laisser. J'étais ravis qu'elle ait reprit des couleurs, mais je n'étais pas pour autant ravis de ce que j'entendais : ici pour une quête...? Quelque chose me dit que ça n'avait rien à voir avec ce que moi j'étais venu faire dans ce trou perdu, et si elle venait à me demander de mettre en pause ça... Hors de questions. Debout devant le lit où elle se reposait, je la fixais avec un air sévère.



Mais à tout bien tout honneur, maitenant que les choses étaient claires entre elle et moi, elle avait quand même attiré ma curiosité : je vois mal Maze et sa mère l'envoyer ici seule, surtout si mal préparée. Fugue? Mutinerie? Crise d'adolescence trèèèèèèès en retard? Ça avait le mérite d'être intriguant...

Monsieur Stallion semblait être également reconnus pour sa froideur pour ètre respecté, c'était une manière de voir les choses. Malgré tout, Vortex ne bronchait pas devant ses remarques, qui étaient tout de même vraies. Après tout, elle commençait peu à peu à s'habituer à son tempérament alors c'est comme s'il s'agissait de son moyen de communication courante. De plus... tirait-elle leçon de son enseignement en ne présentant pas de faiblesses sur ce sujet ? Il fallait bien commençait les premières phase d'adaptation si elle tenait à s'aventurer en ces lieux hostiles.

Après avoir entendu les paroles de Maverick, elle commente :






Finit elle moqueusement pour commenter sa remarque, ainsi que pour "tirer leçon" de son enseignement et s'endurcir pour ne plus être faible... voir même... générer des atouts.

Tient donc, mais c'était donc une vraie communauté qu'elle avait amené avec elle... Et plutôt des mignons même ; qui sait après la capture de Gravisky je me ferais un petit plaisir avec des jeunots tout droit sortis de l'académie. A méditer... Et pourquoi pas la dragonne face à moi? Et bien parce que je n'étais pas dingue non plus : si en plus de la protéger j'en profitais pour la culbuter, sa mère me tuerait, même si... Hm, elle vaudrait bien le risque.

Enfin, assez de programmes graveleux, le boulot m'attendait, elle et moi. J'avais une belle carotte à lui tendre pour sa quête d'artefact : je venais d'improviser ce "MacGuffin" avec ce qu'elle venait de me dire. Doucement, j’ôtais mon blouson, me retrouvant torse nu face à elle, et ouvrit une petite armoire pour en sortir diverses tenues.



Et plus la quête accomplie est dure et dangereuse, plus la libido est stimulée : après la mort frôlé, on ne désire rien de plus que de fêter la vie. Mâle comme femelle, végétarien comme carnivore, paysan comme roi.

Finissant par enfiler un débardeur, j'abandonnais mon blouson pour me saisir d'un manteau plus épais : dans les lieux désertiques, les nuits étaient aussi glaciales que les journées étaient étouffantes. Tant mieux, je n'aurais pas à maintenir une zone de fraicheur pour elle pendant qu'on se déplacerait.

Vortex était remise d'aplomb et donc en forme pour faire la mission de nuit. D'ailleurs, c'était le moment le plus propice. En résumé, pour survivre efficacement, elle devait adopter un mode de vie nocturne. Elle revétit sa cape délavée pour masquer son identité. et paraître femelle discrête. Car en effet, l'accoutrement était très remarqué ici, alors autant se fondre dans le décor.

Elle se place devant la table de chevet en installant une carte de la région clooney. Vortex reprit :





Vortex regarde alors Maverick dans un échange complice, mettant en appui les points clé pour que la mission d'information soit une introduction armée pour Maverick. Tout compte fait, les deux missions semblaient se compléter et permettrait à Maverick d'éviter de se jeter aveuglément dans la gueule du loup, meme s'il disposait d'un minimum d'informations.

Mais c'est qu'elle avait appliqué le manuel du bon petit mage à la lettre dites moi : prise d'information, élaboration d'un plan pointu, toujours prévoir 100% des risques. Ça me manquerait presque cette façon de pensée... Et vu sa propension à suivre les pas de sa mère à la lettre, j'avais la conviction que je pouvais me fier à son plan pour qu'il fonctionne, ceci étant il me chiffonnait en un point... Un truc tout bête, mais qui franchement pourrait transformer ce joli petit plan parfait avec des dorures et des angelots partout en véritable enfer avec sodomie en prime.



Risquer ma fourrure zébrée dans des situations très merdiques, j'avais l'habitude, mais certainement pas pour des pruneaux : de plus, connaissant les sombres arcanes de la nécromancie, les artefacts magiques étaient utiles pour la création de marionnettes cadavériques plus poussées.

De plus, Gravisky était du genre sournois : c'était dans la nature même de la nécromancie d'éviter les combats directs, et quand on était un enfoiré sournois comme lui, les pièges et manipulations étaient de rigueurs, bien plus que quelques pièges à fléchettes dans un temple paumé. Je ne serais pas étonné que ce petit salaud ait dérobé ce qu'elle cherche, et piéger l'endroit un peu plus histoire d'être prévenu de la présence d'un autre mage dans la région.

Maverick n'avait pas tord, il était vrai que la technique nécromantique était en partie basée sur la tromperie pour se jouer de leurs ennemis. Pourtant le plan semblait si bien monté. A la réplique de Maverick, bien qu'il ait raison, semblait déplaire à Vortex, comme si la remarque pouvait détériorer le plan ton bien monté. En quoi était il si particulier ? Le détour suggéré par Maverick semblait aussi une bonne idée pour ne pas dire meilleur. Il devait certainement y avoir une subtilité dans "ce plan".

Vortex commence à enrouler la carte pour ensuite la ranger dans le trousseau qu'elle portait en bandeau passant par son épaule gauche :






Ainsi Vortex rejoint Maverick comme équipier le temps de la traque de Graviski, une affaire à l'ampleur Gravissime.

Alors que la ville commençait à dormir, un silence de mort trônait dans la ruelle à la sortie du saloon. Seul le vent et la poussière volante s'exprimaient bruyamment. Il était temps de mettre un terme aux méfaits du mage noir.

Elle semblait admettre ma logique, ce qui était assez flatteur. Travailler avec quelqu'un qui n'était pas aussi tête de mule que moi, c'était quand même des plus agréable. Pour moi; pour elle, ça allait être une vraie galère, mais après tout c'était comme ça que le métier rentrait.

Je me redressais après avoir bien analysé le plan : j'avais déjà mon programme en tête avant même qu'elle n'expose le sien, et après avoir accepté mes idées, je pouvais donner suite à ce que j'avais prévu tranquillement, sans même déroger à ses obligations à elle. Et je suis sûr qu'elle allait adorer ma petite sortie... Oh oui. Je la regardais, enfilant mon manteau, avec un léger sourire sadique...



Et dehors, je ne lui avais pas mentit. Menant la marche, mes sabots guidèrent la jeune femme vers l'extérieur du village, vers un canyon le longeant. Là un escalier en bois fabriquer à même la roche permettant de descendre dans une faille éclairée par la lune. Arrivé à mi-chemin de l'escalier, on pouvait apercevoir en bas ce qui ressemblait à une rangée de pierres alignées devant des rangées de terres retournées... Un cimetière.

Je fis signe à Vortex de se stopper là, et me mis à genoux de ce poste d'observation pour regarder le sinistre lieu. Je tournais alors la tête vers ma camarade de fortune, voyant son incompréhension.



Les êtres humanoïdes n'étaient pas les seuls à être des sujets d'expériences douteuses des nécromanciens. C'est comme une drogue : on commence petit, avant de faire de plus en plus gros. Mais biensûr, les nécromanciens ne peuvent jamais se contenter de jouer au marionnettiste avec des chats et ou des chiens... Ils finissaient toujours par déterrer des morts, récents bien-sûr.

Pour en revenir aux animaux, comment savoir qu'il s'agissait d'un nécromancien? Et bien parce que vandaliser des tombes d'esclaves sous couvert du racisme, c'était fréquent, mais s'attaquer aux tombes d'animaux, à part des nécromanciens, peu de chance. J'avais pu le suivre grâce aux nombres de pillages de tombes animales, un vrai parcours fléché. Et j'avais récemment mis en place l'étau de mon piège...

Alors que Vortex s'exprimait concertant son ressentit sur les sombres projets de Graviski, quelque chose semblait alerter Vortex qui se couvre de son capuchon, se mettant sur ses gardes.
Une odeur nauséabonde se dégage des lieux et ne semblait pas venir du fait de la fouille. Pourtant, rien d'autre ne semblait alerter, un silence de mort était simplement masqué par le vent chaud de minuit, aucun mouvement brusque ne s'affirmait dans les environs à l'exception des ombres des deux protagonistes éclairés au clair de lune.
L'odeur semblait s'affirmer encore et encore et ça ne devait certainement pas être la sortie des poubelles hebdomadaire de la région.
Vortex laisse ses bras se charger en énergie pour s'apprêter à riposter à toute éventuelle embuscade. Alors qu'elle se chargeait en énergie, son corps semblait se décorer peu à peu de tatouages runiques luisants visibles même au travers sa cape délavée un peu partout sur son corps, cela devait se traduire par le fait qu'elle gagnait en entrainement par le simple fait d'utiliser ses pouvoirs. Elle tourne son regard vers Maverick :

Je fixais les tombes retournées, patient, attendant avec calme que quelque chose se manifeste : rien ne disait qu'il allait forcément sortir de son trou ce soir particulièrement, mais si on avait une heure devant nous, il fallait au moins s'assurer que ce que j'avais posé pour Gravisky ici allait bien arriver à bon port... Quant aux doutes émis par Vortex...

L'important avec les gens intelligents pour être plus malin qu'eux, c'était justement de leur laisser croire qu'ils étaient vraiment plus intelligent... Les gens prennent plus de risques lorsqu'ils se sentent en confiance. Le meilleur moyen de piéger Gravisky avait été d'attendre qu'ils se croient en sécurité : c'est justement parce que je suppose qu'il est bien réfugié dans son temple, blindé de sécurité, que je suis persuadé qu'il pensera qu'il y a peu de risques à sortir pour aller chercher un corps dont personne ne s'étonnera de l'absence. Surtout que je n'aurais pas deux chances comme ça : si jamais il déterrait la tombe et que je n'étais pas là pour l'intercepter, il ne reviendrait surement pas une deuxième fois. L'attraper hors de son repère était le moyen le plus sûr pour mettre fin à ses exactions.



Car oui, je l'avais tout aussi sentit qu'elle, mais plus qu'avec mon museau ; la pyrokinésie avait cet avantage de me mettre en alerte sur de nombreuses sources de chaleurs aux alentours, et celle-ci nous collait depuis un moment.

J'étais déjà prêt à répliquer : ma main mécanique était ouverte, et dans la paume s'ouvrit une petite trappe de laquelle sortie un zippo allumé, prêt à faire déferler les flammes... Je savais que quelque chose nous suivait, mais impossible de savoir ce que ça pouvait être : Gravisky lui-même? Une bête sauvage? Un de mes fans? Impossible à dire...

Pendant un court instant, Vortex se mettait instinctivement à repenser à tout ce qu'on lui avait enseigné, ainsi que tous les moments passé avec ses amis, les moments agréables tout comme le moment ou elle a perdu ses ailes de dragonne. On avait la sensation que sa vie défilait devant ses yeux comme si elle allait mourir. Pourtant, elle était simplement sur ses gardes en s'apprêtant à combattre, pourquoi donc une telle sensation ? Non, elle n'avait pas peur non plus, mais il était vrai que l'idée même de la nécromancie existentiel était pour le moins de quoi avoir quelques frissons. A ce même moment, deux mains squelettiques luisantes surgissent de sous terre et se saisissent des pieds de la dragonne qui sursaute sur le coup ! Elle était immobiliser et allait instinctivement utiliser ses sorts de glaces pour riposter... mais en faisant cela elle se piégerait elle même  en se glaçant ses propres pieds. L'hypothèse se confirme et les deux protagonistes sont tombés dans une attaque surprise. Il devait certainement y avoir un disciple de Graviski dans les parages, cela ne pouvait pas être Graviski en personne, enfin... sur ce qu'elle pensait. Alors que Vortex essaye de se dépètrer, elle commençait à avoir la tête qui tourne, comme si ces mains ne firent pas que la retenir prisonnière. La luisance magique de son corps s'atténue :






Une attaque surprise efficace qui la pompait de son énergie jusqu'à ce qu'elle manque de trébucher. Vortex était pratiquement neutralisée... il ne restait plus qu'à l'agresseur de s'occuper sans mal de Maverick.

Je restais concentrer sur les tombes au plus bas, et gardais quelques neurones en plein focus sur cette source de chaleur et puante... Par contre, je ne vis pas venir les mains squelettiques : et oui, les morts ne dégagent pas de chaleurs. Aux exclamations de Vortex, je me retournais pour constater qu'elle était aux prises avec ces mains, mais surtout pour voir qu'elle commençait à perdre des forces, et ses couleurs à nouveau. Je soupirais alors et me pencha vers les mains.



Je soulevais alors ma jambe bien haute pour pouvoir écraser avec mon lourd sabot le tas d'os et le briser, à deux reprises pour chaque main qui la tenait. L'état de décomposition rendait ces créatures très fragiles, j'avais déjà eu affaire à ce genre de choses avec les nécromancies, un classique. On affaiblit la cible avant de sortir un coup de grâce : soit une plus imposante bête, soit un simple coup de dague si l'affaiblissement avait très bien marché.

Les deux attaches cadavériques ôtées, je rattrapais la dragonne bleue avec mon bras valide par réflexe lorsqu'elle s'écroula. C'est alors que je sentis une prise sur mon autre bras, le mécanique : un squelette avait sortit la moitiée haute de son corps de la paroi contre laquelle nous étions posé, et tenait mon bras de ses deux mains. Je le fixais alors en fronçant les sourcils.



Ma poigne artificielle se referma sur les mains squelettiques et je tirais de toutes mes forces pour ôter le squelette de la paroi et le jeter en bas de la falaise, avant de faire sortir et d'activer le zippo au creux de ma paume. La petite flamme à l'intérieur grandit rapidement, alors que les squelettes se multipliaient autour de nous. Plus le temps de réfléchir; je projetais une longue langue de feu en haut des escaliers pour balayer les morts-vivants qui s'approchaient, mais je n'espérais pas venir à bout d'une vague de morts à moi tout seul, surtout pas à côté direct d'un cimetière. J'étais sur son terrain, et c'était mon intention dés le départ... Maintenant, il fallait concrétiser.

Je ne cherachais pas à me débarrasser des squelettes, mais je me libérais une ligne de vue en direction de la cachette de notre invité surprise. Je générais une boule de feu, concentrant la chaleur et les flammes dans une sphère très dense et la projette pas dessus une rangée de rocher à plusieurs dizaines de mètres. Si le spectacle de marionnette ne vous plait pas, prenez-vous en au marionnettiste. Ma sphère enflammé s'écrasa et libéra un torrent de flammes dans la zone visée : hors de question que je loupe ma cible...