Votre physique" La force physique, la carrure... Ca ne fait pas tout dans le vie, vraiment pas. On peut avoir pour atout l'intuition, la stratégie, la détermination... Mais dans ton cas, rien n'empêchera mon poing de se loger dans ta gueule. "
"Bigger is better", certains disent. Difficile de savoir si c'est vrai mais jusque là, Maverick n'a pas eu à se plaindre que Mère Nature ait décidé que son corps entier serait doté de muscles saillants au possible, gonflés par l'abus de testostérone propre à son espèce. Lui qui est pourtant un mystique, les années ont autant été un gain de puissance mental que de puissance physique, en mêlant une prédisposition aux biceps hypertrophiés à un rythme de vie harassant. La fourrure de ses membres, certes mince, laisse apparaître au travers des veines et des artères ressortant largement à cause de l'importance de sa masse musculaire. Cette fourrure, disons le pour de bon, est blanche rayée noire, c'est pourtant évident! Ceci étant, chaque rayure semble être placée de façon presque divine pour souligner les formes musculaires de ce torse d’Apollon, et les pointes de chaque rayure provenant du bas de son corps semblaient pointées vers chacun de ses muscles abdominales de son ventre.
Dans ce corps est encastré deux épaules solidement charpentées portant les deux fameux bras terminés par deux mains de bucherons, sur lesquels se terminent également les fines rayures ténébreuses partant de son dos. Deux? Que dis-je, voilà de bien vilains mots, des mots menteurs... Car le bougre à l'heure actuelle s'est retrouvé privé d'un de ses bras, ne laissant qu'un moignon incarnant les restes de son épaule droite... Cette difformité est entièrement dénuée de la blancheur immaculée soulignée de ténèbres qu'était sa fourrure sur le reste de son anatomie. De celle-ci part quelques cicatrices jusqu'à son cou, le haut de son torse, ainsi qu'à une partie du haut de son dos. Mais il est plein de ressources - financières j'entends -, et à la guérison nécessaire à la suite d'une tel traumatisme physique, l'étalon s'est fait poser un bras mécanique rudimentaire. Autour du moignon est implémenté le socle supportant le bras, cachant et rendant un peu plus esthétique la déformation, sertit de diverses prises dans lesquels s'insèrent les câbles et l'insert de sa mécha-greffe. Cette dernière n'est pas une greffe haut-de-gamme, elle semble même d'extérieur très précaire : celui-ci semble avoir été fait de plusieurs autres parties de mécha-greffe qui n'ont rien à voir ensemble. L'implant est plus long que le bras valide, et le fait qu'il soit terminé par trois doigts le fait plus ressembler à une grue dérobée sur un chantier qu'à une greffe digne de ce nom. Le genre de produit qu'on dégote uniquement au marché noir, auprès des marchands peu scrupuleux... Mais une particularité vient quand même faire sortir du lot cette greffe, c'est la présence au niveau de l'épaule d'un socle portant une cage métallique refermant une chose pourtant hors de prix et précieux : un petit générateur électrique.
Ses jambes elles par contre sont bien valides, et toujours aussi bien formées. Comme un véritable cheval de courses, ses cuisses sont encore plus fournies que son bras musculairement parlant : en bon équidé, c'est un sprinter, un voyageur doté de d'outils puissant pour parcourir des terres efficacement et avec la meilleur endurance possible. A la place des pieds et pattes peu fiables des sous-espèces qui ne sont pas des équidés, ses sabots sertis de fers lui offrent des appuis fiables et solides... Seul soucis pour lui, et comme tous les équidés, ce sont ses chevilles : peu entourée de muscles et de tendons, c'est le point faible le plus notable chez lui, et une simple foulure ou entorse rend le sabot incapable de supporter le reste de sa masse.
Mais fit de ces banales faiblesses! Tellement banales qu'on pourrait dire qu'elles n'existent pas! Revenons à des parties bien plus intéressantes en remontant plus haut... Non, pas ça, obsédés, beaucoup plus haut! Son visage, sa tête équine posée sur un cou massif, tout aussi pourvu de muscles aux veines saillantes sur laquelle se couche les mèches blanches et noires de sa crinière fournie, pour finir sur son visage terminé par un museau noir. Son regard sertit de deux yeux bleus tels des saphirs, aussi profond que transperçant lorsqu'il vous fixe avec intensité, laissant présager malgré son apparente jeunesse une grande expérience et une assurance sans faille.
Terminons sur une note plus légère, allons! Que peut bien recouvrir Maverick au quotidien? Originaire des terres sauvages de Terra'Kem, peu de choses arrivent à couvrir ses membres, et rarement plus qu'un bas. Il est habitué à vivre torse nu, avec parfois en bas un pantalon de cuir fermé d'une ceinture lorsqu'il se déplace dans les cités, d'un pagne si jamais la nostalgie le prend et qu'il retourne sur ses terres natales, et parfois si jamais il doit côtoyer une société plus pudique un ensemble complet chemise blanche, chapeau et veste noire. Non pas qu'il n'aime pas ça : c'est toujours important d'afficher son importance auprès des autres mortels de ce monde... Mais plus encore de pouvoir se fondre dans n'importe quelle population, s'y dissimuler...
Votre mental" Est-ce que je suis autant persuadé de ma supérioté? Biensûr que non, je suis un péquin comme les autres. Non, l'important c'est que les autres en soient persuadés : à partir de là, je gagne à tous les coups... "
L'arrogance est un privilège de la jeunesse dit-on, il est la marque de celui qui parle sans savoir, de la fougue incontrôlé et si inspirante qui caractérise la future génération. Souvent on a qualifié ce zèbre exécrable d'arrogant, de la bouche de ses "ainés" de par son comportement plein de certitude frisant l'absurde par moment... Si vous croisez les sabots de cette bête pour la première fois, faible est votre chance de le trouver agréable à vivre de par son insupportable manie de prendre position et de ne jamais remettre en cause ses avis. Avoir raison est une passion pour lui, mais ne croyez pas que c'est là une vulgaire façon de se croire supérieur aux autres, noooon... C'est là plutôt une autre de ses facettes insupportables : ce qu'il aime réellement, c'est faire sortir les gens de leurs gonds.
Et pour cela le mécréant dispose d'un bel arsenal de compétences pour être sûr de provoquer l'antipathique : égoïste, misogyne, misanthrope, pervers, taciturne, arrogant, sans tact, avare... Les possibilités sont vastes, pourquoi se priver? C'est tellement bon de voir quelqu'un arriver calmement et de faire ressortir du plus profond de son âme tous les vrais sentiments cachés derrière les faux semblants. La colère, aussi aveuglante soit-elle, était surement à son sens l'émotion la plus honnête qui puisse animer un être vivant.
L'honnêteté... On peut difficilement trouver des qualités chez Maverick, mais tout de même on peut difficilement lui reprocher de ne pas être vrai. Le mensonge est rare chez lui, bien qu'il ne soit pas non plus étranger si il y en a besoin pour élaborer une stratégie, tromper un ennemi... Mais il ne dissimule presque rien quant à ce qui le concerne. " Quels gens d'amis aimez-vous? " ; " Les plus éloignés. " ; " Comment abordez vous les femelles? " ; " Par derrière, comme les mâles. " Il assume tous les penchants et les petits travers de sa personnalité, et pour en faire une force même si c'est une force peu sociale. Bon, il ne va pas non plus allez vers un inconnu pour lui révéler ses plus profonds secrets; il reste quelqu'un qui entretient, pour sa survie, une certaine aura de mystère autour de lui. Restez discret est dans ses objectifs de vie, et pour cela il vaut mieux conserver certaines informations pour lui, ou certaines âmes sympathiques.
M'enfin... Si il était vraiment malin, le pauvre saurait que ce genre de comportement, justement parce qu'il reste aussi solitaire et mystérieux, attise bien trop la curiosité... Malgré sa mauvaise humeur constante, son égoïsme profond... Bref, tous les travers de sa personnalité, les principes profonds du zèbre plus noble qu'on ne le croirait peuvent faire naître de la sympathie chez de rares hurluberlu. Rien ne peut difficilement plus faire sortir de ses gonds cet homme que la lâcheté, que les gens qui passent à côté des problèmes volontairement en espérant que ça disparaisse, ceux qui préfèrent marcher dans le feu et se plaindre que d'essayer de l'éteindre. Hélas sa vie lui a montré que ce genre de comportement était répandu dans le monde... Surement la majeure raison de son désir de vivre un peu éloigné des grandes cités : les petites villes, villages et tribus étant un peu plus conviviales, intimes et donc plus paisibles pour lui. Ce qui évidemment est une forme de lâcheté, et il le sait bien mais... Comment changer le monde? Il n'y peut rien, ce qui ne le console pas, et ne fait qu'augmenter sa rage au plus profond de lui.
Car si il est toujours d'un calme olympien, apparaissant toujours comme une montagne imperturbable autant par sa carrure que par son caractère, il est des moments où rien ne sert de se cacher, rien ne sert de cacher sa vraie nature et rien ne sert même d'en avoir honte... Lui qui est un homme d'action plus que de parole, cette montagne se transforme alors en véritable foudre : il se bat avec fougue et sauvagerie, peut-être en lien avec son élément... Mais en tout cas, si l'action l'appel, c'est toujours de façon parfois totalement démesurée qu'il réagit : seul le résultat compte, et pour cela tous les moyens sont bons... Si évidemment cela peut mener à des résultats inconsidérés et bien lui attirer des ennuis, sachez cependant que cette mentalité s'applique également pour les interludes au lit... Avis aux amateurs ~
Votre histoireLa nuit dans la savane de Terra'Kem, un soir de forte moisson... La pluie battait son plein sur la savane et ce lieu d'ordinaire largement peint par du dorée aujourd'hui était sombre, un rideau de ténèbres déchiré par un coup de tonnerre, afin d'éclairer la scène qui nous intéressait.
Proche d'une peuplade, uniquement des furrys, des gens simples, vivant uniquement de l'agriculture... C'était en tout cas ce que les rapports disaient. La femme, enveloppée entièrement dans un manteau noire, et chevauchant une bête tout aussi camouflée dans le noir, fuyait sur l'herbe couchée par l'eau abondante comme si le diable la coursait. Il fallait s'en débarrasser, il ne fallait pas qu'il tombe entre leurs mains... Sinon, ce serait la catastrophe!
Serrer contre elle, un petit tas de drap enfermait un enfant, un bébé zèbre dont la parenté ne devait pas se faire savoir dans ses contrées. Le faire disparaître à tout jamais... Mais jamais elle ne pourrait se résoudre à prendre la vie d'un bébé. L'abandonner auprès de ces paysans, c'était le moindre des maux possibles... Arriver au village, quelqu'un l'y attendait, un félin mâle, dressé fièrement, se tenant à un grand bâton. Par son accoutrement et ses décorations, c'était là un Shaman... A sa façon de fixer l'horizon, il l'attendait depuis quelques temps déjà... Le lynx, déjà d'âge mur, ne dit pas la moindre mot, fixant l'inconnue d'un regard sévère, avant de tendre la main. La femme ne trouva rien à dire à cet homme : les choses étaient prévues ainsi, des paroles superflues aux vues de leur passif... Elle déposa donc l'enfant dans les bras du lynx Shaman, avant de s'en retourner, fuyant presque plus vite encore. C'est avec sa honte qu'elle cherchait à mettre de la distance...
Le jeune bébé fut confié par le mage à une famille de la même espèce, qui avait toutes les qualités du monde et pour seul défaut d'être incapable d'avoir un enfant. De l'autre côté nous avions un enfant que sa mère n'eut pas jugé capable d'assumer sa parenté. Ils sembleraient qu'ils se soient bien trouvés. Et de loin, le Shaman suivrait l'évolution de ce trio étrange...
Les toutes premières vertes années de notre zèbre furent comme vous pouvez l'imaginer : l'enfant arrivé dans les bras d'un mage, c'était réellement l'enfant béni. Choyé comme personne ne pouvait l'être, et éduqué avec les simples principes qui habitaient tout paysan de Terra'Kem : respect des valeurs familiales, envers la nature et son prochain. Une existence simple et dont il aimait cette simplicité, basculer par la rencontre du Shaman du village. Pourquoi aussi longtemps? Celui-ci vivait un peu en retrait du village, sur une colline qui le surplombait même : de là il pouvait voir toute la vallée alentour, tel le gardien qu'il aimait être sur la région, et cette partie du monde...
Du haut de son point d'observation, en ce jour marqué par le destin, une odeur de fumée, un feu... Le feu dans la savane, la plus grande calamité possible, surtout pour les paysans. En descendant dans le champ accablé par les flammes, il constata le torrent enflammé qui commençait à dévorer le seul gagne-pain de ces gens, et qui se propageait si aisément sur la sèche végétation. Qu'est-ce qu'un homme seul, armé d'un bâton, pouvait bien faire? Usé de son talent le plus puissant : son esprit. Une concentration extrême, une main levée vers le torrent de flammes, et celles-ci stoppèrent leur danse folle. Le ravage fou prit fin quand ces mêmes flammes s’élevèrent doucement du sol pour se rassembler en une seule sphère enflammée qui rétrécit doucement tout en se déplaçant vers le vieux lynx, avant de finir dans le creux de sa main pour finir par disparaître...
Le pire fut évité... Une partie des plantations de ces honnêtes paysans avait flambé, mais une entraide exemplaire entre les membres du village, comme à chaque fois que le malheur frappait un de ses habitant, permettrait dans quelques mois de retrouver une activité normale... Lui ne pouvait rien faire de plus : la magie devait elle-même trouvée ses limites pour l'équilibre de la Nature. Chaque villageois l'en remerciait infiniment déjà; ses multiples prouesses leur permettait d'exploiter les terres en étant protéger des quelques caprices de Mère Nature... Et sortit de la mêlée de remerciement, il fut retenu lorsqu'une petite poigne le retient par sa robe de Shaman. A ses pattes, un petit poulain zébré, haut comme trois pomme, le fixait avec intensité de ses yeux de saphirs en tenant de son autre main un petit sceau humide. Il avait assisté au spectacle, mais plus précisément il avait tenté comme lui d'éteindre le feu par ses propres moyens... Sans succès bien évidemment.
" Je t'attendais... "
Nul besoin que cet enfant ne dise la moindre mot : Rayan Saef, car tel était le nom de cet homme, savait déjà pertinemment ce qu'il allait lui demander. Ne vous ais-je que ce jour était marqué par le destin? Comment pouvait-il en être autrement... Il n'avait que cinq ans ce jour là, et il lui ressemblait déjà tellement...
La vie par la suite fut des plus chargée : pendant une bonne partie de la journée, le jeune zèbre devait dans la journée travailler, à son niveau, pour aider à la ferme et les champs. Le soir venu, c'étaient là un tout autre travail qui l'attendait : celui des études et de la lecture sur les principes fondamentaux du Mana. Assit à son petit pupitre chaque soir, il lisait les passages donnés par maître Saef dans les ouvrages qu'il lui avait prêté. Il était biensûr incapable de le savoir, mais certains de ces livres étaient là des exemplaires rares et précieux, que nombre d'étudiants de l’École des mystères convoiteraient! Et c'était bien là l'intention de Rayan : qu'il ne sache pas à quel point ce qu'il étudiait et faisait était peut-être d'un trop haut niveau pour lui, qu'il formate son esprit à ce que ce soit "normal". Bien que cela lui coûta une partie de sa jeunesse bien évidemment... Mais cette voie qu'il voulait emprunter était déjà parsemée de privation.
Mais l'ennui de commencer une telle initiation dans un milieu aussi familier pour une personne tel que lui, c'était malheureusement que toutes les tentations de la vie quotidiennes étaient là. Une éducation aussi spartiate appelait à un désir d'évasion tout aussi ardent, et parfois tous les prétextes étaient bons... Mais son maître n'était pas si sévère : il pardonnait bien souvent, au pire un coup de bâton sur le haut du crâne. Et plus encore, il était dans sa croyance que, bien qu'il ne pouvait renier l'efficacité de la formation de l’École des Mystères, son cadre de vie austère était... Contradictoire avec les objectifs des mages. Ses camarades et lui-même devaient s'harmoniser avec la nature, mais en réfrénant tout ce qui était naturel chez soi-même? Il n'était peut-être pas prudent d'enseigner à un futur élève de l’École des Mystères dans des conditions qui seraient si différentes de l'établissement et des mages en général, mais il était curieux de savoir ce qu'un enfant plein d'ambition et de désir serait capable de faire face à cela...
Et ses instructeurs ne furent pas des plus déçus! L'âge de ses onze sonna son départ du foyer avec la bénédiction de ses parents et les recommandations de son maître afin d'être accepté par la communauté des mages. Comme tous les élèves de première année, la turbulence était commune, mais pas aussi tenace que chez le petit zèbre : nombre de prétendants n'étaient pas aussi endurants face à une vie aussi austère que demandait l'apprentissage des mages, et abandonnaient. Lui aussi goûtait à toute cette difficulté... Mais rien ne pouvait égaler cette formation : les cours, théoriques ou pratiques, étaient diablement passionnant. Et de la passion, il n'en manquait pas : il gardait toujours en tête l'image de son maître domptant les flammes des champs, et rêvait d'être en mesure d'aider les gens de son village... Mais pas seulement. Quand on étudiait auprès d'être aussi sages que les mages, on se rendait compte de l'immensité du monde, de toute sa compléxité et de ses richesses. Au contact d'une telle ouverture d'esprit, difficile de ne pas en faire autant... Il ne voulait plus seulement aider son village, mais nombre de gens dans des régions reculées étaient livrés à des dangers bien pire que des feux de champs.
La détermination qui ne cessait de grandir avec lui permit, au final sans peine, à faire abstraction de certains besoins terrestre durant ces années adolescentes... La bonne blague n'est-ce pas? Bien que passionné, notre zèbre était quelqu'un qui avait était éduqué avec le dur labeur quotidien d'une vie de fermier! C'était impossible de rester aussi longtemps le nez dans les livres sans se dépenser : même si sur le papier la formation des mages était proche de celle de véritables moines, de jeunes gens enfermés ensembles à ne rien faire pendant des années ne le restaient que rarement... Mais bon, les instructeurs veillaient au grain. Le pauvre zèbre à la sexualité grandissante du malheureusement de très nombreuses nuits se contenter de sa frustration.
Mais il se consolait très largement par toutes les récompenses qu'offraient cette peine : savoir, puissance, et même influence. Toutes ces choses étaient alors à porter de sa main, à sa trentième année, quand il fut enfin ressortit de l’École des Mystères avec le titre de mage accomplit, prêt à croquer le monde à pleine dents et à lui faire étalage de la puissante magie qu'il avait acquise...! M'enfin, tout cela il aurait le temps de le faire après un séjour prolongé dans le bordel le plus proche de l’École!
Il rentra chez lui presque comme un héros, un peu de la même façon que le premier jour de son arrivée lorsqu'il était bébé. Retrouver ses parents fiers, mais aussi et surtout se confronter à l'approbation de son ancien maître, avec qui il allait devoir désormais travailler afin d'assurer la sauvegarde de leur belle région. Seulement... Ce village était bien trop petit pour que deux mages y trouvent suffisamment de travail, et tous avaient déjà leurs habitudes avec le vieux Rayan Saef. Mais aussi et surtout, son bon maître ne l'avait pas envoyé dans la prestigieuse École des Mystères pour qu'il revienne à son point de départ... Son séjour chez lui ne dura guère longtemps, et ses bagages eurent à peine le temps d'être défaits. Il repartit, et pas seulement à Terra'Kem.
Par la suite, notre poulain à rayures passa le plus clair de ses années à œuvrer de villages en villages, ainsi que de villes en villes. Le monde était plein de problèmes et de gens prêt à donner beaucoup pour une intervention magique dans leurs soucis. Armé du si reconnaissable bâton des mages, ses interventions visaient comme ses enseignements lui ont bien inculqué à rétablir un ordre défait. L'équilibre naturel peut-être, mais aussi l'ordre publique : ce n'était peut-être pas ce qui était le plus recommandé pour un mage, mais voir des gens profiter de la faiblesse d'autrui pour les exploiter éhontément avait le don de le faire sortir de ses gonds. Et puis, le monde avait déjà bien assez de praticiens de la magies pour soigner les arbres, rééquilibrer les éléments et toutes ces choses... Lui trouva plus de satisfaction à donner dans des actes plus directs!
Ses sabots menèrent le zèbre itinérant vers des terres plus à l'Ouest... De retour à Terra'Kem? Non, plus au sud, dans une région où la végétation était aussi développée que la démocratique dans le Furkenstein Imperium. Desperado Clooney... Une région en proie à des tourments tout sauf naturels.
Roarland y était biensûr installé, comme partout dans le monde, mais il a fallu que cette région, pourtant importante de par ses mines d'or nombreuses, soit aussi la plus difficile à supporter : chaleur torride, environnement dangereux, faune pas plus accueillante... Et comme l'or appelait l'argent, les crapules de tout poil et écaille rendaient la plupart des rares lieux habitables mal famés où les forces de l'Ordre ne pouvaient pas faire grand chose. Pire encore que les bandits : une région aussi riche intéressait également des êtres qui allaient d'avantage lui poser problèmes, les Furzy.
Le plus discret possible, ses talents magiques pourtant furent mis à l'épreuve pour stopper les bandits de grands chemins. Réfugié à Doggera City, le pauvre zèbre fut contraint de s'y installer tellement les demandes affluaient et nécessitait un point de chute! Escorte de transport miniers, de convoi de fermiers, repère de bandits à déloger... Parfois même, des personnes de Roarland Yard vinrent discrètement faire appel à lui pour une aide sur des terres où le maintien de l'ordre était difficile.
Mais dans un lieu où l'autorité était quelque chose de rare, les Furzy trouvaient un terreau fertile pour y instaurer son autorité. C'était chose connue qu'ils avaient leurs contacts dans le milieu de l'exploitation minière. En tant que mage, c'était risqué pour lui d'user de magie aussi ouvertement... Peu à peu, sa robe et son bâton de mage se retrouvèrent cacher dans un placard, remplacé par des tenues de peau et de cuir, et de cestus... Devant la nécessité de garder ses pouvoirs au maximum discrets, s'adonner à un art martial devenait impératif. Par chance, la nature avait déjà doté son corps d'un physique exemplaire, et la vie à l’École des Mystères avait le mérite de former n'importe qui à une discipline de fer! Et pour survivre dans un pays aussi dur, il fallait soi-même devenir plus dur, envers les autres comme envers soi-même. C'est ainsi que difficilement mais surement, le zèbre parvenait à maintenir un semblant de paix pour les ferme proches... Mais la Vie en demande toujours plus.
En fait, même lui aujourd'hui aurait du mal à vous dire à partir de quand les choses ont autant prit d'ampleur : peu à peu, le point de chute qu'était une petite auberge de la ville devint son lieu d'habitation permanent. Le tenancier, devenu un bon ami, ouvrit un petit coin dans son établissement pour accueillir les gens qui venaient déposer une missive. Cela attirait tellement de gens désespérés, mais d'autres plus désespérants et fous : ceux-ci voulaient l'aider dans sa mission! L'auberge s’agrandit, grâce à l'attraction fulgurante d'une possible aide à des gens dans le besoin, et celle-ci trouva un autre nom : la guilde des Chasseurs de Primes. Sans le savoir, l'étalon devint le chef d'une bande de mercenaires opérant dans la région, protégeant comme il pouvait tous les colons venus s'installer dans ces terres sans vie et pourtant bien animés! Pendant plusieurs décennies, ce fut sa vie, une vie palpitante faites de combats, d'aventures et de conquêtes. Les gens autour de lui vieillissaient et s'étonnaient pour la plupart de sa jeunesse toujours aussi fraîche, se défendant d'une nature généreuse - ce qui était vrai d'ailleurs - pour expliquer l'absence de rides et de faiblesses dues à l'âge avançant. Il voulait garder sa nature de mage inconnue pour un maximum de personnes, mais il savait que tôt ou tard le doute des gens ne serait plus permis...
Mais les choses prirent une tournure proche du dramatique... Un jour, un fils de fermier débarqua en trombe dans la guilde, et interpella ses membres d'une catastrophe. Son père tenant la ferme à quelques kilomètres de Doggera City avait fait la découverte d'un filon d'or dans le canyon proche et s'en était vanté aux mauvaises personnes... Des furrys vêtus de noirs avec un bandeau rouge sur le bras débarquèrent chez eux et le forcèrent à lui indiquer la position du filon. Le chef de cette bande de dépravés à rayures reconnus immédiatement les Furzys, et ne fit ni une ni deux en partant à dos de cheval dans le dit canyon.
A l'intérieur, guider par le fils qui avait également eu vent de la position par son père, il arriva rapidement au fameux filon dégagé, et le pauvre fermier aux prises avec les Furzys qui allaient revendiquer cette nouvelle source d'or... En tuant la personne qui l'a découverte au passage. L'équidé n'attendit pas et se mêla à l'histoire, se débattant avec fureur avec eux... Non sans hélas devoir user de sa magie de feu. Hélas, trois soldats entraînés et armés, c'était différent de quelques bandits qui faisaient plus de peurs que de mal.
Tout soldat qu'ils étaient, ce n'est certainement pas face à un mage qu'ils s'étaient préparé à affronter, et le zèbre les mit à terre rapidement, mais les laissa fuir... Durant la bataille cependant, une lame avait transpercé son bras et méchamment blessé. Mais il y avait plus grave que ça... Maintenant, il avait été démasqué, et ça allait mettre une croix sur sa nouvelle vite.
Après avoir donné pour indication à la famille vivant ici de prendre ce qu'il pouvait dans la mine avant de s'enfuir de la région, lui-même songeait à en faire de même... Sauf que les Furzys savaient maintenant qui il était, et ça serait plus la même histoire pour sa guilde : elle réfugiait un mage et s'était en plus directement attaqué au Furkenstein Imperium. Ils allaient frapper, à coup sûr...
Et effectivement plus de Furzy finirent par débarquer à Doggera City afin de prendre d'assaut la guilde. La vitesse avec laquelle ils frappèrent rendit toute défense inutile, et capturèrent les membres un à un : le but était de les interroger sur le mage qui habitait et dirigeait le lieu. Sauf que le dit mage avait prit ses dispositions : il avait dérobé une grande partie, ce qu'il pouvait, de la trésorerie de sa guilde, et avait poussé la mise en scène jusqu'à mettre le feu lui-même au bâtiment. Pendant l'interrogatoire, le zèbre avait mit le feu à sa propre guilde, et s'était enfuit à dos de cheval. Ce faisant,il avait volé une partie du trésor amassé par ses compagnons, détruit l'immeuble et jeté l’opprobre sur ce qui était un groupe respecté... Et il les avait empêché de perdre la vie par sa faute. Lui seul devint responsable et permit à ses membres d'être relâchés par les Furzys qui n'avaient plus le moindre intérêt à les retenir, ni même à les malmener.
Sa fuite au travers du désert fur longue, mais il n'était pas idiot et commençait à connaître la région : la traversée se fit sans plus d'encombres, mais un autre soucis plus grave vint le frapper. Arriver dans un petit village pour faire une escale, le zèbre fit examiné sa blessure au bras qui le faisait de plus en plus souffrir, et qu'il n'avait pas eu le temps de panser correctement. Hélas, trop de temps s'était écoulé : l'infection s'était changée en gangrène, et avait trop progressé dans son membre pour être soignée... L'amputation était la dernière solution pour éviter qu'elle ne se propage à son tronc.
La perte de son bras droit fut un sacré changement dans sa vie, et dans sa façon de penser. La discrétion était quelque chose de bien trop important si on voulait échapper à l'influence Furzy, et s'entourer de trop de gens vous rendaient de suite bien plus voyant... Il faut rester solitaire et seul. Mais abandonnait-il? Non... Certaines choses avaient besoin de changement dans ce monde.
Assit sur le lit du médecin, se tenant le frais moignon, il repensa à ce qu'il avait du faire dans le dos de ses anciens camarades pour leur sauver la vie. Il avait du les trahir... Si il fallait qu'il fasse ça toute sa vie pour que ça change, il le ferait. Il était plus faible, mais certainement pas moins déterminé, et un objectif très clair se dressait dans son esprit échauffé par cette déformation qu'on lui avait infligée.
L'argent dérobé, qu'il comptait abandonné à la base, il l'utilisa pour se faire installer dans un milieu malfamé un nouveau bras ; la mécha-greffe, dotée de cette étrange petit générateur électrique sur l'épaule à la fonction inconnue... Mais bien précise pour lui. Le reste de sa vie se passa à travers le monde, voyageant de village en village, écumant le savoir et cherchant à accumuler de la puissance pour nuire à l'empire Furzy le plus possible, à son petit niveau... Et sous le nom de Maverick Stallion.