Votre physique«Il ne faut pas se fier à ce que l’on voit. »
Un corps particulier à l'allure inexplicable. Sazame est métisse de deux races rivales. Canidé et félidé, panthère noire et fennec. Son père panthère noir, sa mère belle et douce Fennec. Enfant métisse, elle a hérité des caractéristiques des deux races.
Sazame arbore principalement les couleurs turquoise, vertes et différentes nuances de gris plus ou moins foncées. Ses couleurs lui donnent un aspect à la fois aquatique et terrestre. Le pelage long aux extrémités des oreilles et de la queue pourrait aussi porter à croire à une tendance vers l’élément du feu ou de l’air, mais il n’en est rien.
Le découpage visuel de son pelage se trouve à être plutôt artistique en soi. Forment certaines lignes et symboles dans son dos, sur son front et sur ses cuisses. Chaque ligne à sa signification, son histoire. Dans son clan, on a pour coutume de donner des significations aux couleurs et aux formes du pelage, longueur et symbole par exemple. À la naissance, cela donne des informations sur le tempérament de l’enfant et ses capacités futures. Dans le cas de la demoiselle, ses traits longs et aux formes arrondies indiquaient une enfant patiente, avide d’apprendre et douce.
Dans une analyse plus froide de son corps, Sazame se trouve à être plutôt grande et élancée. Ses jambes sont longues et, à leur base, recouvertes d’une large et épaisse fourrure. Sa queue semble porter le même type de fourrure épaisse à sa base, pour devenir plus courte et douce sur la longueur. La pointe de sa queue comme celle de ses oreilles est ornée d’une longue fourrure mince de couleur turquoise. Légère, cette fourrure donne l’impression de voler au vent. Sa taille fine, sa poitrine ainsi que son ventre sont recouverts d’un pelage plus court. Son museau est long et familier avec celui des canidés et ses oreilles sont hautes et larges comme celle des fennecs. À ses mains et ses pattes arrière, des griffes rétractables comme celle des félins.
D’un côté plus personnel, l’hybride a de longs cheveux vert foncé qui lui tombent au bas du dos, frôlent la base de sa longue queue. Ses yeux sont du même turquoise clair que la pointe de sa queue et ont une petite particularité. Lors de l’utilisation de ses dons, absorption ou utilisation de mana, son regard s’illumine… Au sens propre du terme, ainsi que la pointe de ses oreilles et de sa queue. Ses yeux émettent une lumière vive qui témoigne du mouvement du mana entre son corps et son environnement. Cette lumière s’étend à toute la partie turquoise de son pelage avec plus ou moins d’intensité, tout dépend du mana qui circule en elle.
Au niveau de l’habillement, l’hybride reste simpliste. En général, elle porte une grande cape qui la recouvre et des vestes amples, parfois même simplement rien. Bien sûr tout dépend du lieu où elle se trouve et du contexte. Mais une chose est sûre, Sazame est née avec du pelage pour protéger son corps, alors pourquoi avec besoin de protection supplémentaire et de vêtement ?
En somme Sazame peut passer inaperçue vu son pelage partiellement foncé, mais si on prend le temps de regarder et non de voir, on peut découvrir tellement d’aspects uniques chez elle que l’envie de comprendre nous vient automatiquement.
- Détails visuels :
Votre mental
«Marche droit, regarde devant toi, écoute au lieu d'entendre, regarde au lieu de voir et n'oublie jamais rien»Ces mots signifient tout pour Sazame et lui permettent de tracer son chemin. «Écoute au lieu d’entendre.» Entendre, c’est facile, tout le monde peut le faire, mais savoir écouter, c’est autre chose. Quand une personne nous parle, ses mots ne veulent pas tout dire. On peut facilement les entendre sans les écouter vraiment. Il faut savoir aller plus loin, ne pas s’arrêter au premier degré, aux évidences. Chercher à savoir, à comprendre ce qui nous entoure et les gens autour de notre personne.
La chose est aussi valable pour regarder. Il est facile de voir, mais on ne regarde pas vraiment notre environnement. On perd de vue l’essentiel en se concentrant sur le superficiel qui est si facile à voir, on oublie de regarder le détails et les merveilles cachées.
Parfois, il serait préférable de s’arrêter, d’essayer d’écouter avec son cœur et de voir avec son âme. Ce qui apparait alors devant nous est un monde différent, nouveau. Pourtant, on ne bouge pas, ne change pas de village, de pays ou de continent. On prend simplement le temps de découvrir ce qui nous entoure vraiment.
On dit parfois qu’il ne faut pas s’attarder au passé, qu’il faut avancer sans regarder derrière, mais c’est faux. «N’oublie jamais rien.» Le passé fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. L’oublier, c’est oublier d’où on vient et qui on est. C’est en sachant d’où on vient qu’on pourra mieux avancer.
Savoir écouter, regarder et ne rien oublier, c’est ce que l’hybride vise, bien qu’elle ne soit pas parfaite et se laisse souvent envahir pas les émotions. Son cœur s’embrouille occasionnellement et au lieu d’écouter, s’emporte et se laisse guider par la spontanéité des sentiments. Ces dernier son fort, la source de sa magie et de la vie. Si on ne ressent pas, on ne vit pas!
Alors où nous mène tout ceci? Simplement à la ligne de conduite de Sazame. Cette pensée est pour elle l’objectif à attendre. À travers ses pensées, ses valeurs et tout ce qu’elle ressent, elle cherche à écouter, regarder et à ne rien oublier. Cela signifie aussi pour elle, de ne pas juger, ne pas prendre de partie et d’être libre. Car on ne peut pas découvrir la réalité si nous sommes retenus par les chaines de croyances préconçues!
Votre histoire
1 minute…. 2 minutes… 3 minutes…
Un premier souffle, ses poumons se remplissent d’air pour la première fois. Ses cordes vocales vibrent, se mettent en action, et la petite furry poussa son premier cri. Son corps remua, les premières tensions musculaires. Le mana qui l’entourait, l’énergie naturelle du monde, passa en elle comme l’air passait dans ses poumons. Son corps naissant réagit par pur réflexe, plus aucun bruits. Les pleurs s’arrêtaient alors que son pelage, encore humide, s’élimina par certaines zones. La pointe de sa queue frémit, puis la pointe de ses oreilles. Une fois la lumière à son pelage éteinte, signe d’une brève absorption de mana, ce fut ses yeux qui s’éliminaient un court moment.
Le soulagement fut palpable autour du nouveau né. Sa mère la serra doucement contre sa poitrine alors que la petite s’agitait et émettait ses premiers sons, de petit gazouillis d’enfant. Un sourire se dessinait déjà sur son museau alors qu’elle s’agrippait pour venir boire au sein de sa mère. L’enfant fermait ses yeux, se nourrissant pour la première fois sous le regard admiratif et ravi de toute la tribu.
C’était toujours ainsi avec les traditions de la tribu. Chaque naissance était un cadeau des dieux, un événement plus qu’important. La force de l’enfant, son avenir, tout était déterminé par son premier souffle, son premier cri et ses premiers mouvements. La Chamane ainsi que plusieurs membres importants assistait à ce moment privilégié et quelques heures plus tard, on célébrait le nouveau-né avec tout le groupe.
Dans le cas de Sazame, la chamane avait observé son pelage coloré et aux diverses significations, puis chacune des réactions du petit bébé. Tout d’abord, la métisse fut rapidement identifiée comme une enfant calme et sereine, douce, mais pas naïve. Les traits dans son pelage étaient courbés et se dessinaient sur la longue surface, signe d’une grande patience et d’une passion qui l’animerait dans tout son corps. L’absence de ligne plus droite ou de forme plus irrégulières donnait de bons indicateurs pour un caractère calme et sans agressivité. Deuxièmement, les lumières sur son corps. Bien qu’il s’agisse d’une réaction naturelle à l’absorption de mana, il témoignait d’une magnifique connexion entre la furry et le monde qui l’entour. La petite demoiselle était destinée à être une grande mage, doté d’un lien unique avec son environnement et d’une sagesse qui lui permettrait d’user de sa magie d’une magnifique façon.
La métisse fut donc élevée en fonction des prédictions de la Chamane. On lui faisait confiance naturellement et la traitait comme une jeune adulte malgré son jeune âge. Sazame marcha rapidement, parla de façon précoce et semblait avide de tout ce qui l’entourait. Tout ce qui était nouveau ou inconnu l’attirait et la petite se levait sur ses deux pattes arrière, chancelantes, pour filer vers la nouveauté. Ses mains se posaient sur tout: les arbres, les roches, etc. Elle plongeait ses petites pattes avant dans l’eau et cherchait à attraper poissons, algues et toute autre chose qui lui passait sous les pattes. C’était une enfant curieuse et animée, pleine de vie
1 an… 2 ans… 3 ans…
Plus elle grandissait, plus elle cherchait à comprendre, à connaitre et à découvrir de nouvelles choses. La plupart du temps Sazame délaissait sa famille pour aller passer ses journées avec la Chamane. Elle écoutait ses histoires, buvait ses paroles, les yeux brillants et le large sourire sur son visage. Des après-midis durant, elles marchaient dans les bois qui entouraient le petit village. Dans le plus grand silence, les deux métisses avançaient, écoutaient les bruits de la forêt, les cris des animaux, le bruit doux du vent qui faisait danser les feuilles des arbres. Sans un mot qui s’échangeait entre elles, sans une parole, un lien puissant se tissait. Ce lien se tissait à la fois entre Sazame et la vieille furry ainsi qu'entre Sazame et la nature. Elle apprenait à ne pas entendre, mais à écouter vraiment.
La première apparition des pouvoirs de Sazame se fit graduellement, naturellement. En fait, elle avait toujours eu un don, mais ce n’est que lorsque ses parents lui parlaient vraiment qu’ils comprirent. La petite métisse racontait souvent ses rêves à ses parents. La plupart du temps elle parlait d’un phénix du nom de Naevhern, un oiseau magnifique aussi grand qu’un homme et aussi majestueux que la lune.
Elle racontait ses histoires avec tant de détails et de précision que tout le monde cru, au début, que la petite inventait au fur et à mesure son récit. C’est plutôt quand elle se mit à raconter les rêves de ses parents avec autant de détails que les adultes comprirent. Quand Sazame dormait à proximité d’une autre personne, elle arrivait à entrer dans ses rêves et elle en gardait un souvenir plus que parfait. Sa mémoire des rêves était… infaillible!? On lui posait des questions, lui demandait de décrire, de répéter et Sazame ne faisait jamais d’erreurs dans ses récits, même s’il datait de plusieurs jours, voire plusieurs années. Pourtant elle n’arrivait pas à se souvenir ce qu’elle avait mangé au déjeuner la veille!
La jeune furry grandit donc avec la tête remplie de récits fantastiques, de rêves étranges et parfois, de cauchemars. Elle devait apprendre à se contrôler, à ne pas projeter ses rêves dans l’esprit des autres endormies, à ne pas altérer leur songe. Pour se faire, elle continuait à passer du temps avec la Chamane, dans sa hutte, assise autour d’un feu faible, mais doux et rassurent. Le travail était long et difficile, parfois des séances de sommeil entrecoupé de songes qui n’était pas les siens. D’autre fois des moments éveillés où elle tentait de rentrer dans l’esprit de la Sage sans devoir être elle-même endormie.
5 ans… 10 ans… 15 ans.
Plus elle prenait en âge, plus elle apprenait à contrôler son don et a en développer d’autre. Vers l’âge de 13 ans environ, Sazame avait commencé à s’amuser à reproduire certains éléments de tous ses rêves qui lui tournaient constamment dans l’esprit. D’abord une fleur, une pierre, une branche. Son pelage s’illuminait, devenait d’une couleur très vive et forte, puis elle agitait les mains et l’objet prenait forme dans celle-ci. Au début pour quelque seconde, puis quelque minute. Plus elle absorbait et concentrait le mana en elle, plus la furry parvenait à faire tenir l’objet longtemps dans le monde matériel. La nuit avant de s’endormir, elle créait une peluche, un petit Neavhern bleu, qu’elle collait contre son corps, puis une fois endormie, celle-ci disparaissait.
20 ans… 30 ans… 40 ans…
Les années filaient à une vitesse inouïe. Les talents de Sazame devenaient plus puissants. Elle pouvait matérialiser un petit objet et le garder avec elle plusieurs jours, presque une semaine, avant qu’il ne disparaisse. Son temps était divisé entre sa famille, ses cours avec la Chamane et les moments où elle s’occupait des plus jeunes de la tribu. Les rares moments qu’elle avait pour elle-même, la métisse en profitait pour s’isoler. Si on remonte la rivière, tout prêt de leur installation modeste, on trouve une magnifique petite chute d’eau et Sazame! Elle s’installait au haut de cette petite chute, assise sur le bord d’un rocher, les pattes pendantes dans la chute. Le regard vide, fixant le néant, son corps illuminé, absorbant le mana ambiant, l’intégrant dans son corps, dans son cœur et dans son âme.
Immobile, elle m'entendais rien, ne regardait rien et en même temps, voyais tout et écoutait tout. Le mana qui entrait en son corps lui offrait une vision vraie et pure de ce qui l’entourait. Dans un calme parfait elle arrivait à faire un avec son environnement, avec cette nature qui l’avait vue naitre.
Il y avait toujours à apprendre, toujours plus à vivre et à découvrir. Quand son corps débordait de cette puissance naturelle, Sazame laissait le mana déborder et éclater. Les images de tous les rêves qui dormaient en son esprit repassaient devant ses yeux qui ne regardaient plus. Ses mains s’agitait, réait et laissait disparaitre divers petits objets. La furry se libérait. Elle se laissait aller à sa folie, à ses images et à son âme qui restait celle d’une enfant, malgré son jeune âge qui pouvait paraitre avancer.
C’est lors d’une de ses séances de libération, comme elle les appellerait, qu’il s’est produit un phénomène plus étrange. Alors qu’elle venait d’absorber beaucoup de mana, l’image forte et vive d’un de ses rêves la frappa, plus fortement et avec une puissance qu’elle n’avait jamais ressentie avant. Le sceptre qu’elle tenait dans sa main, celui qu’elle matérialisait régulièrement, se brisa et devint alors une poussière bleutée qui se forma, devant l’hybride. Alors que Sazame regardait le spectacle, ébahit, gardent tout l’accent sur la petite poussière, cette dernière émit un cri puissant. Prenant forme, comme ses matérialisations normales le faisaient, la poussière se changea, non pas d’un objet, mais en ce phénix qui hantait ses rêves depuis si longtemps. Il n’était pas aussi grand que dans son esprit, de la taille d’un geai bleu environ. Pourtant, il était bien là, il volait, poussaient des cris aiguës, sans être stridents.
Naevhern, cet animal qui avait toujours été avec elle dans son esprit venait à présent se poser à son épaule. C’était la première fois que Sazame ne faisait pas que matérialiser un objet inanimé, mais invoquait un être de chair.
Doucement, elle étira une main vers l’oiseau majestueux qui se frôla aussitôt contre le bout de ses doigts puis… plus rien. La métisse sombra et son corps retomba mollement dans l’eau à la base de cette petite chute. Naevhern disparut à même moment.
Le mana qu’avait nécessité cette première invocation avait presque vidé le corps de la furry de sa force naturelle et l’avait rapidement plongé dans un stade comateux. Heureusement que les habitants de sa tribu connaissait son petit havre de tranquillité. Son absence avait vite été remarquée et son corps ramené chez la Chamane.
50 ans… 70 ans… 90 ans…
Toujours les entrainements, apprendre à invoquer Neavhern plus de quelque seconde sans sombrer. Apprendre à lui donner sa vraie taille, le garder près d’elle. C’était plus que difficile, ardu. Parfois après un entrainement Sazame pouvait dormir plusieurs jours d’affilé, son corps supportait difficilement son acharnement.
L’enfant si calme que tout le monde connaissait avait maintenant le corps d’une jeune adulte, mais l’esprit d’une mage acharné. Elle épuisait son corps, oubliait parfois de se nourrir et semblait complètement obsédée par ces propres limites qu’elle cherchait à repousser. Sazame passait beaucoup moins de temps avec ses parents, elle oubliait d’aller voir les enfants, restait enfermée seul dans la hutte de la Chamane.
Ce n’était ni le pouvoir qui l’attirait, ni la force que pouvais lui procurer ses dons, mais ses propres limites qui l’obsédait. Elle cherchait à aller au-delà, devenir meilleure, voire parfaite. La mage idéal, ne faire qu’un avec le mana et la nature, le maitriser. Si elle y parvenait, elle pourrait amener tellement au sien, sortir peut-être même de cette forêt cachée où ils vivaient, isolés du reste du monde.
Oh oui ils étaient bien cachés, isolés! Dans une forêt répertoriée sur aucune carte, partage leur savoir entre eux, vivent de la nature. La Chamane avait parfois parlé à Sazame de l’extérieur. Il était arrivé, en de rares occasions, qu’un aventurier, venu de loin, pénètre sur leur terre sacrée. Certain y était même resté, s’étaient établi avec la tribu après avoir fait ses preuves et leur avait parlé de dehors. Mais tout ça, c’était il y a fort longtemps. Sazame n’en avait entendu que des bribes d’histoires, des légendes de monde avec des machines étranges qui n’utilisent pas le mana.
100 ans… 150 ans…
Son acharnement la perdait. Sazame était isolée plus que jamais de sa famille et cela causa leur perte.
Elle avait alors 160 ans, un âge bien jeune pour les siens! À cet âge on rentrait à peine dans le monde des adultes et des responsabilités. Chez elle, on disait que les 150 premières années de vie servaient à grandir pour soi-même et en soi-même avant de pouvoir être adulte et aider les autres à grandir. Mais la métisse avait voulu aller plus vite que la tradition.
Ne dit ton pas que les légendes viennent d’un fond de vérité… mais que faire quand la vérité dépasse la légende? La forêt où la tribu de Sazame vivait était, en effet, répertorié sur aucune carte, pourtant certains l’avaient trouvé par le passer… et aujourd’hui à nouveau.
Assise sur sa pierre, près de sa chute, dans le calme, Sazame s’entrainait, sceptre à la main. Elle fut pourtant arrachée à sa méditation par des cris. Des cris d’effrois, d’horreur et de souffrance percèrent le silence habituel de la forêt. Un bond, puis une course, plus rapide que jamais, sans même s’en épuiser. Son corps, pousser par l’adrénaline, revient vers son village. Les cris se faisaient plus fort puis, plus rien.
Le crépitement des flammes qui montait dans les hauts arbres, les corps au sol, mais personne pour lui parler, pour lui dire que ce n’était rien, que ça irait. Devant le regard horrifié de la furry, son village et les membres de sa tribu brulaient, tous.
Acharnée sur sa propre maitrise d’elle-même, elle avait arrêté d’écouter pour seulement entendre, arrêtée de regarder pour simplement voir. Saza avait ignoré son lien avec la nature, les histoires de son passé, les rêves et les cauchemars de la Chamane. Et elle ne les avait pas entendus venir, ces étrangers de l’extérieur et ils avaient mis son village à feu et à sang.
-NEAVHERNSon crie déchira le son de crépitement, toute la force qui lui restait fut utilisée pour invoquer cet oiseau bleu qui se matérialisa sous elle pour s’envoler. Elle ne pouvait pas rester ici, et risquer de mourir aussi. Tout ce qui restait de sa tribu, de sa vie, était en elle, dans son cœur et ses souvenirs, elle ne pouvait pas laisser ça mourir aussi.
La force qui lui restait ne lui permit pas de se rendre bien loin, mais assez pour s’éloigner du danger. Sazame devait repartir à zéro, avec personne pour être près d’elle et la mort des siens sur la conscience. Si elle avait écouté… si elle avait regardé… ils seraient toujours là.
Hanté par ses démons, Sazame évite de dormir, elle avance, elle marche droit devant elle et se refuse à renoncer à la vie que ses parents lui ont offert. Pour eux… pour sa tribu, elle vit. Elle réapprend à regarder et non à voir, à écouter et non entendre et surtout, elle n’oublie jamais rien.